DOCUMENTATION

 


Photoscope du site.                                          

Le Crusader en France

Les Crusader français avaient la particularité unique d’avoir des becs de bords d’attaque et des volets modifiés ainsi qu’un empennage agrandi, qui lui permettaient en particulier d’obtenir une vitesse d’approche plus faible pour s’accommoder des petites dimensions du pont d’envol des porte-avions français « Foch » et Clémenceau ». En outre, il était câblé pour pouvoir tirer les missiles air-air Matra R-530 et plus tard le R-550 «Magic II ».  
En 1989, il va suivre une cure de jouvence pour lui permettre d’attendre la relève. Il ne s’agit pas de moderniser l’avion mais de le faire vivre quelques années de plus, en modifiant certains éléments qui vieillissent mal :
-Changement de la centrale électrique.
-Révision générale du radar et des commandes de vol.
-Installation d'un ILS (Instrument Landing System).
-Installation de l'IFF mode 4.
-Nouvelle centrale de cap et de verticale.
-Nouveau détecteur d'alerte radar SHERLOC.
-Remplacement du siège éjectable Mk-F5A-F par un Mk-7 
Seuls dix-sept avions seront modifiés et prendront la dénomination F-8P, P pour « Prolongé ».
Finalement, après trente cinq ans de bons et loyaux services, les douze derniers « Crouze » (appellation familière du Crusader par les marins) encore en état de vol sont définitivement mis à la retraite, le 15 décembre 1999. C’est justement l’un de ces appareils que j’ai souhaité représenter ici.

La MAQUETTE

On commence par le siège, relativement simplifié par Hasegawa. Il sera copieusement amélioré pour essayer de ressembler à quelque chose de vrai. En tout premier lieu, on supprime la représentation du harnais, moulé avec le dossier car elle est complètement ridicule. Il sera refait avec de la feuille de plomb et des boucles en photodécoupe de chez Reheat Models. L’assise sera refaite en Milliput pour représenter le coussin puis peinte en noir. Le dossier sera vert kaki. L’armature, noire, sera agrémentée de quelques tubes et câbles. Quelques touches de couleurs représentant les stencils égayeront l’ensemble. Les poignées d’éjection seront noires striées de jaune. On terminera par les sangles au bas du siège qui permettaient de maintenir en place les jambes du pilote lors de l’éjection. Elles seront bleu à droite et grise à gauche.


La baignoire sera, elle aussi, améliorée  notamment à l’arrière. On confectionne, dans de la feuille d’alu que l’on met en forme, les rails derrière le siège et on met en place quelques câbles. Des rivets sont réalisés à l’emporte-pièce et collés sur le panneau vertical. Le devant n’est pas en reste puisqu’on y rajoute une pochette, coté gauche, et on améliore le palonnier. Ici aussi, on met quelques rivets sur le sol. Les décals fournis par Hasegawa pour représenter les consoles latérales seront laissés de coté et ces dernières seront travaillées à la peinture. Coté peinture, justement, la baignoire est intégralement grise (Humbrol 140). Les consoles, elles, seront noires. On salit avec un jus sépia dans les creux et du pigment Mig pour simuler la poussière. Pour le tableau de bord, j’ai utilisé le décal et beaucoup d’assouplissant pour qu’il épouse parfaitement les reliefs de la pièce en plastique. On vernit en mat et on met une goutte de « Klir » dans chacun des instruments pour simuler le verre. Le manche à balai, n’appelle aucun commentaire particulier.


L’étape suivante est la réalisation du canal de l’entrée d’air. Je ne l’ai pas peint car il sera masqué par un cache. N’existant nulle part, je l’ai créé de toutes pièces. Pour cela, j’ai réalisé un gabarit sur lequel j’ai thermoformé la pièce. Le résultat, sans être parfait, est cependant acceptable. 


On met en place quelques câbles et conduits dans le puits du train avant et on peint l’ensemble en blanc (Gunze H11). Pour avoir un fini brillant sans avoir à passer une couche de vernis derrière, je mélange à la peinture de base du KLIR de Johnson, à part égale.


La gravure du logement du train principal ne me donnant pas satisfaction, j’ai décidé de tout refaire, ou presque. La cloison avant est montée devant-derrière pour faire disparaître rapidement les reliefs. La cloison centrale est laissée de coté et est refaite en carte plastique. Sur la cloison arrière, on supprime la représentation des câbles et canalisations.
Tout ce joli petit monde est ensuite refait en fil de cuivre de différents diamètres, en tube et en feuille d’alu. L’opération de peinture est ensuite identique au puits avant.


Pour « animer », un peu, le fuselage, j’ai découpé le cône avant pour représenter le radar ainsi que les baies électronique et celle des casiers à munitions, situées derrière le cockpit sur le sommet du fuselage.
Le cône a été thermoformé sur celui d’origine pour une représentation plus fine. Les trappes des différentes baies ont été, elles, refaites en feuille d’alu.


Enfin, pour en terminer avant de refermer les 2 ½ coquilles, j’ai fini d’aménager les parois du cockpit et j’ai découpé la cloison à l’arrière du siège.


La baignoire se met en place avec quelques difficultés et il faudra raboter à droite et à gauche pour que ça rentre convenablement. On meuble derrière le siège en rajoutant un boîtier sur la droite et une bonbonne verte sur la gauche.


Par contre aucun souci avec la casquette. On rajoute juste sur le dessus un cache réalisé en feuille de plomb. 


Le pare brise est légèrement plus étroit que le fuselage, il faudra donc combler les vides avec du mastic. 
Bizarrement, la gravure du dessous n’est pas marquée, juste suggérée, pour ne pas dire inexistante par endroit (y’a pourtant marqué Hasegawa sur la boite, gage de qualité), on la reprend donc avant d’attaquer la partie de plaisir, l’aménagement des différents compartiments.
La baie juste derrière le cockpit est aménagée de toute pièces, fil de cuivre, feuille d’alu, profilés Evergreen, enfin tout ce qui vous tombe sous la main. L’intérieur est zinc chromate, mélange de jaune et noir, 7 parts pour la première et une part pour la deuxième. Les différents boîtiers sont noirs et gris clair. Ensuite, vient le compartiment des casiers à munitions. Ces derniers sont faits en carte plastique, du moins un exemplaire qui servira de master pour un tirage résine des 3 autres, ce n’est pas qu’on soit fainéant par ici, mais …. pourquoi se compliquer la vie. Le master est donc confié au spécialiste des tirages résine du club, Laurent en l’occurrence. Ils sont ensuite peints en zinc chromate puis passablement éraillés (nombreuses manipulations obligent). 


Enfin le morceau de choix pour la fin, la grande baie centrale. Ici aussi, fil de cuivre et compagnie sont à la fête.


Ceci fait, on passe au croupion avec la mise en place de l’antenne Sherloc en haut de la dérive. Ce n’est pas de l’ajustage de précision et on doit avoir recours à pas mal de mastic. 


Idem pour les prises d’air sur la tuyère. L’entrée sera creusée sur quelques millimètres pour donner une impression de profondeur, la peinture fera le reste.
Les quilles ventrales se posent sans problème. Quelques renforts en feuille d’alu autocollant ont été rajoutés pour donner un peu de relief. Ensuite viennent les pylônes. Je les ai mis sans le rail du missile, il faudra donc creuser quelques trous oblongs situés sur la tranche extérieure.On termine par le radar. Le dôme est, tout comme le cône, thermoformé puis peint en beige clair. 


Les volets étant en position basse, il faudra refaire la partie du fuselage qui fait jonction avec ceux-ci. Ici aussi, feuille d’alu et Evergreen seront utilisés.
Il ne reste plus qu’à mettre en place les différentes antennes pour en avoir, enfin, fini avec le fuselage (Ouf !!!). Il y en a 12 en tout (voir photo ci-dessous) 

Photo tirée du livre

et Hasegawa ne les fournit pas toutes, celles qui manquent seront donc faites avec de l’alu autocollant et du profilé plastique. La VHF ne sera mise en place qu’à la fin du montage, après la peinture car elle est très fragile.
Voilà, il ne reste plus que quelques retouches de peinture à faire, notamment au niveau de la jonction des puits des trains avec le fuselage avant de masquer tout ce qui doit l’être pour la mise en peinture.
C’est bien d’avoir prévu les volets et les becs de bord d’attaque séparés, mais la conception de ceux-ci ne permet pas de les positionner tout sorti. Il faut en effet enlever en paquet de matière pour pouvoir les baisser, notamment a niveau du fuselage. Il faudra donc raboter, ajuster, poncer et fignoler. On verra un peu plus loin qu’il en sera de même pour la verrière. On en profite pour refaire les structures apparentes sur le bord des volets et on colle tous ces éléments dans la position désirée.
L’aile ne sera collée sur le fuselage que plus tard pour des raisons évidentes de commodités.

Petite erreur de ma part, la partie centrale de l'aile doit être blanche et non zinchromate comme je l'ai représentée ici.
Le train est monté les yeux fermés. On percera juste l’anneau sur l’avant de la jambe avant. Ils sont entièrement blancs, salis au jus de sépia. L‘amortisseur sera représenté avec de la feuille d’alu autocollante.


L’avion est entièrement peint en bleu médium XF-18 légèrement éclairci au Light Blue XF-23 Tamiya. Trois fines couches de Klir sont ensuite passées avant la pose des décas. Ceux-ci ne posent pas de problèmes particuliers mise à part qu’ils ont une fâcheuse tendance à ne pas adhérer à la surface (produit adéquate obligatoire : Carpéna ou Daco). On peut se lâcher allègrement sur les stencils puisqu’ils sont tous présents et on aura même du rab (ça pourra servir pour autre chose). Une autre couche de Klir est ensuite passée avant de passer le jus dans les gravures. Ce dernier est gris de Payne plus du Sépia pour donner un peu de profondeur. On termine avec une couche de vernis mat Pebeo avant d’attaquer la patine à l‘aéro.
Tous les panneaux sont repris avec la couleur de base éclaircie cette fois au blanc. On procède par voile fin jusqu’à obtenir l’effet désiré. Les jonctions des parties mobiles/fixes seront ombrée avec un voile de noir plus marron XF-10 Tamiya, le mélange des deux couleurs étant fonction des goûts de chacun et de la couleur de fond sur laquelle il est appliqué (si foncée plus de noir, si claire plus de marron). Certaines gravures (panneaux baies canons, jonction des deux parties du fuselage au niveau du pied de la dérive, l’aérofrein) seront aussi ombrées avec ce mélange. Le dessous de l’avion étant particulièrement « crade », on pourra y aller de bon cœur.
Pour finir, on drybrush les parties saillantes en bleu très clair, presque blanc.
Comme je l’ai dit un peu plus haut, l’autre gros souci de cette maquette est la verrière. Hasegawa prévoit le pare brise et la canopée séparées donc on peut penser en toute logique qu’on  doit pouvoir positionner cette dernière ouverte et bien que nenni, c’est impossible. Le problème, l‘épaisseur du plastique transparent. Deux solutions, soit on découpe les oreilles de la verrière pour les repositionner un peu plus bas mais on se retrouve avec un escalier disgracieux à la jonction verrière/fuselage soit on amincit au maximum l’épaisseur du plastique. C’est cette solution que j’ai prise. On rajoute deux rétroviseurs à l‘intérieur  et le tour est joué. Il ne reste plus qu’à poser la maquette finie sur son socle et on peut, enfin, souffler.
Mis à part les quelques petits problèmes d’ajustement et la gravure empâtée par endroit, cette maquette se monte avec plaisir et permet d’obtenir, au bout du compte, une jolie représentation de ce vieux serviteur de notre Aéronavale.


 F-8P Crusader hasegawa 1/48